Alors voilà, je viens de lire Moins que Zéro de Bret Easton Ellis et je m’interroge car dans ce livre il n'y a pas d'histoire. Ce n'est qu'une description de la décadence de la jeunesse américaine du côté des riches (comprendre les mêmes personnages que dans gossip girl en gros). Donc voilà, au fil des pages on a une succession de scènes plus ou moins violentes et choquantes mais il n'y a pas de réel fil directeur. Et le personnage principal est totalement et de plus en plus blasé ce qui n'aide pas vraiment a donner quelconque suspens. On a vraiment l'impression de voir ce qu'il se passe avec du recul. Ce qui je trouve est très mauvais non? Si on lit un livre et que pendant 150 pages on a un recul nécessaire pour se détacher totalement de ce qui se dit c'est que le livre est raté non?
Bref, je relisais mon propre roman tout à l'heure. Je remarque que j'apprécie mes personnages, je les trouve vraiment bien construit, cohérents. De ça je suis content. Mais voilà j'arrive au bout de quelques chapitres et je me rend compte avec horreur que ça me fait exactement le même effet que pour le roman d'Ellis.
Bon ce n'est pas exactement vrai, mais disons que j'en suis a un point de la conception où je dois vraiment choisir la voie à suivre. J'ai ce choix de facilité où je n'aurai pas à construire d'intrigue principale vraiment solide. Et ce choix plus contraignant de me tenir à alimenter chaque page un peu plus ce que j'aurai promis au lecteur en page 10 (;)).
Oui quand je l'écris la réponse me vient comme à vous j'imagine. Mais au delà de ça finalement, peut on vraiment écrire un livre sans intrigue principale ?
Peut on vraiment écrire un livre sans intrigue principale ?
- Mario
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Re: Peut on vraiment écrire un livre sans intrigue principal
C'est simple.
Tu as la forme climaxique et non-climaxique.
Moins que zéro doit certainement être en non-climaxique.
Oui, c'est tout à fait possible d'écrire sans intrigue principale. Mais en analysant bien, il y a forcément une idée directrice, autour de la quelle gravitent toutes les scènes.
Climaxique, c'est le schéma de Field, avec un point de départ au moment de l'incident déclencheur (dans l'exposition), puis une montée régulière du suspense et de la tension, pour éclater au sommet dans le climax (au moment du dénouement).
Non-climaxique, c'est une suite de scènes en dents de scie, qui s'enchaînent dans une série de plusieurs crescendos et climax plus ou moins intenses. Et sans intrigue principale définie.
Tu as la forme climaxique et non-climaxique.
Moins que zéro doit certainement être en non-climaxique.
Oui, c'est tout à fait possible d'écrire sans intrigue principale. Mais en analysant bien, il y a forcément une idée directrice, autour de la quelle gravitent toutes les scènes.
Climaxique, c'est le schéma de Field, avec un point de départ au moment de l'incident déclencheur (dans l'exposition), puis une montée régulière du suspense et de la tension, pour éclater au sommet dans le climax (au moment du dénouement).
Non-climaxique, c'est une suite de scènes en dents de scie, qui s'enchaînent dans une série de plusieurs crescendos et climax plus ou moins intenses. Et sans intrigue principale définie.
- Eric
- Messages : 480
- Enregistré le : 04 sept. 2012 22:07
Re: Peut on vraiment écrire un livre sans intrigue principal
On peut écrire des livres sans histoire. Un puzzle émotionnel, une jungle rhétorique, un jeu de labyrinthe avec ou sans clef...
En revanche, on ne peut pas écrire une histoire sans intrigue. Une histoire a toujours un début, un milieu et une fin, disait Aristote.
Mais il faut distinguer l'intrigue de la façon dont on la raconte : une intrigue est une structure solide, logique, comme un squelette articulé, mû par des muscles, arrondis par la graisse et la peau. Rien n'empêche l'auteur de raconter cette structure de manière linéaire ; ou au contraire de la cacher et d'en montrer peu à peu les mystères ; ou encore de l'éclater et en mélanger les morceaux.
Pour faire une analogie avec le cinéma : une fois les scènes tournées (racontées) par le réalisateur, c'est au monteur d'écrire l'histoire. Il peut décider de la monter de manière linéaire... ou au contraire de mélanger les scènes, pour en renforcer l'impact.
Le romancier est à la fois scénariste, réalisateur, chef opérateur, monteur... À chaque étape, autant de possibilités d'écrire, de réécrire ! Grande liberté, lourde responsabilité...
En revanche, on ne peut pas écrire une histoire sans intrigue. Une histoire a toujours un début, un milieu et une fin, disait Aristote.
Mais il faut distinguer l'intrigue de la façon dont on la raconte : une intrigue est une structure solide, logique, comme un squelette articulé, mû par des muscles, arrondis par la graisse et la peau. Rien n'empêche l'auteur de raconter cette structure de manière linéaire ; ou au contraire de la cacher et d'en montrer peu à peu les mystères ; ou encore de l'éclater et en mélanger les morceaux.
Pour faire une analogie avec le cinéma : une fois les scènes tournées (racontées) par le réalisateur, c'est au monteur d'écrire l'histoire. Il peut décider de la monter de manière linéaire... ou au contraire de mélanger les scènes, pour en renforcer l'impact.
Le romancier est à la fois scénariste, réalisateur, chef opérateur, monteur... À chaque étape, autant de possibilités d'écrire, de réécrire ! Grande liberté, lourde responsabilité...
Re: Peut on vraiment écrire un livre sans intrigue principal
Bonjour !
Je rejoins les précédents commentaires. Effectivement, on peut écrire un roman sans intrigue principale mais gare une fois arrivé à la fin du tapuscrit ! Cela peut être à double tranchant car tu risquerais d'avoir une histoire sans queue ni tête !
Cela m'est arrivé il y a huit ans. J'avais déjà écris un tapuscrit d'un peu plus de cent cinquante pages, et l'histoire s'est presque achevée en queue de poisson... car sans "colonne vertébrale". Je pense que mes nouvelles étaient bonnes (elles étaient indépendantes mais ce suivaient chronologiquement) mais le final du tapuscrit se terminait de façon grandiloquente ! Résultat : direction poubelle !
Bref ! Il vaut mieux avoir une intrigue principale qui sera la clé de voûte du livre ; ça peut être une idée tirée d'un article de journal, d'un reportage à la télévision, etc. Mais écrire un roman sans intrigue principale, ça non !! Ce serait une perte de temps et, de plus, très décourageant ! Bonjour, l'instabilité !
Voilà, j'espère avoir répondu à ton interrogation et souviens-toi : construit une charpente à ton roman, sinon...
A bientôt !
Je rejoins les précédents commentaires. Effectivement, on peut écrire un roman sans intrigue principale mais gare une fois arrivé à la fin du tapuscrit ! Cela peut être à double tranchant car tu risquerais d'avoir une histoire sans queue ni tête !
Cela m'est arrivé il y a huit ans. J'avais déjà écris un tapuscrit d'un peu plus de cent cinquante pages, et l'histoire s'est presque achevée en queue de poisson... car sans "colonne vertébrale". Je pense que mes nouvelles étaient bonnes (elles étaient indépendantes mais ce suivaient chronologiquement) mais le final du tapuscrit se terminait de façon grandiloquente ! Résultat : direction poubelle !
Bref ! Il vaut mieux avoir une intrigue principale qui sera la clé de voûte du livre ; ça peut être une idée tirée d'un article de journal, d'un reportage à la télévision, etc. Mais écrire un roman sans intrigue principale, ça non !! Ce serait une perte de temps et, de plus, très décourageant ! Bonjour, l'instabilité !
Voilà, j'espère avoir répondu à ton interrogation et souviens-toi : construit une charpente à ton roman, sinon...
A bientôt !
