Eric :
Bonjour,
Il y a deux questions dans votre message :
- comment générer du suspens
- comment finir sur une "super révélation"
Le suspens est généré par l'angoisse d'un futur incertain. Si on s'attache au personnage principal, il "suffit" de le mettre dans une situation où son objectif principal est rendu très difficile. Ce peut être de rester en vie (comme dans tout bon thriller), mais ça peut être aussi de trouver un trésor, de séduire celle qu'il aime, etc. L'important est donc de le mettre en difficulté (mais pas que ça soit impossible non plus, sinon c'est désespérant : le futur n'est plus incertain, on est certain de l'échec… et du coup c'est l'ennui assuré pour le lecteur).
La révélation quant à elle repose sur la façon de raconter. Le lecteur a besoin qu'on lui donne des informations sur l'histoire, car il a besoin de participer dès le début, d'être dans la confidence. Mais rien n'empêche l'auteur de lui donner des informations trompeuses (ce qu'on appelle des "fausses pistes"), tant qu'il donne les éléments suffisants pour qu'à la fin le spectateur se dise qu'il "aurait pu" savoir, ou du moins que les éléments de l'histoire correspondent. Il ne faudrait pas que le spectateur ressente l'impression que l'auteur s'est fichu de lui.
En ce sens, " l'ironie dramatique" marche souvent mieux (même si l'auteur peut avoir l'impression que c'est moins intéressant) : le lecteur en sait plus que le personnage, il est vraiment dans la confidence de l'auteur. Il sait ce qu'il risque de se passer. Ex : le méchant est derrière la porte, alors que le personnage attachant arrive. Le lecteur sait que le méchant est derrière la porte (et sait que le personnage principal ne le sait pas).
Une petite astuce : avant de créer un couple fausse piste – révélation il faut d'abord avoir construit l'histoire très précisément, et voir ENSUITE quels éléments donner au lecteur, et quels éléments lui cacher.
