Pour ou contre "les notes de l'auteur" en préambule ?

[mysterdenis]

Bonjour à vous tous,

je vais tenter de lancer un sujet de discussions futures.

Êtes-vous pour ou contre "les notes de l'auteur" en préambule à un roman ou à une nouvelle?

Personnellement, je pense qu'il n'est pas vain de se plier à ce petit exercice ; sans que je ne le prenne pour quelque chose de contraignant. Il est plaisant, intéressant et vient couronner un temps plus ou moins long et laborieux consacré à la seule écriture du corps du texte. Sans être présomptueux, je le ressens un peu comme la "touche du chef", la cerise qui vient compléter et terminer en beauté le beau et gros gâteau succulent (pour votre ego surdimensionné en cet instant délectable où vous avez tapé la point final à votre livre) que vous avez concocté. Il peut avoir valeur d'incipit. Raconter quelques détails quant à la création de l'histoire, son écriture et dévoiler quelques secrets de fabrication sans trop en dire non plus, peut inciter un potentiel lecteur à poursuivre sa lecture. "Amadoué" par ces mots additionnels que vous vous serez efforcé de rendre attractifs, le lecteur peut avoir plus d'indulgence ou être moins regardant au sujet des premières phrases du premier chapitre ou du prologue. Et, comme votre roman est un gros pavé de 800 pages comme ceux de Stephen King, que vous n'aurez pas le temps de le lire dans les rayons de la grande surface qui est témoin de votre soudain attrait, vous le mettez naturellement dans votre caddie en vous disant que vous vous régalerez sûrement un fois rentré chez vous et confortablement installé pour un moment d'abandon littéraire.
Je n'ai et n'aurai jamais le talent de l'auteur que je cite et dont je suis un fan depuis bien des décennies (n'ayons pas peur des mots) pour écrire des romans aussi longs, mais une introduction de ce type peut contribuer à amener le(s) ou lecteur(s) a reconsidérer leur choix d'achat ou non. Lire les premières phrases d'un roman qui commence abruptement, n'est peut-être pas la meilleure "entrée en matière qui soit", qui plus est si l'auteur est inconnu. Qu'en pensez-vous?

[Eric]

Bonjour,

La question est intéressante.

Tu mets en avant le côté "commercial" (dans le sens noble du terme). N'est-ce pas le rôle de la 4e de couverture ?

Cela dit, ça dépend du format : j'ai acheté récemment un roman en ebook à cause de la note du début... (et je m'en suis mordu les doigts, car la note sur l'auteur était dithyrambique... mais pas le roman. Mais c'est hors sujet).

La note de l'auteur peut lui permettre de parler en dehors de l'histoire qu'il va raconter (ou qu'il vient de raconter). Ce qui me semble une façon de mieux le connaître, et de mieux goûter ses intentions, autrement.

Mais il ne faudrait pas que ça serve de béquille, pour un début mal fagoté, ou une thématique obscure.

[mysterdenis]

Bonsoir.

Profiter de ces lignes additives pour parler parallèlement de sujets autres que ceux exclusivement traités dans l'histoire racontée et qui n'ont rien avoir avec, est exactement la démarche plus large qui m'anime lorsque je rédige ces notes de l'auteur. Le simple fait de jeter quelques lauriers sur un texte pour lequel je suis bien la dernière personne à pouvoir juger de la valeur est inutile et complètement improductif. j'évoque un peu ce que je suis en train de "bûcher" à côté, je dévoile quelques brides de mon "parcours" anonyme personnel, en veillant à ne pas trop en dire tout de suite et en une fois. Cela permet, mais je peux tout aussi bien me tromper dans mon analyse, de "fidéliser", déjà (bien que le verbe soit trop fort ou inapproprié), un lecteur qui a parcouru ces quelques pages d'avant-propos et qui aurait l'intention de débourser les euros nécessaires pour l'achat du livre.
Je trouve cela sympathique et l'auteur apparaît plus... abordable, presque comme une connaissance amicale. Vois-tu ce que j'essaie de dire?

Je vais prendre un exemple qui me concerne. Quand j'ai découvert S. King, il y a presque trente ans maintenant, la simple lecture des quelques pages qu'il rédigeait en préambule, suffisait à me faire acheter un de ses romans. Aujourd'hui, je ne prends même plus le temps d'ouvrir le dernier roman de l'auteur, ni même de lire le quatrième de couverture qui, lui, pour le coup, ne peut et ne doit parler que de ce qu'il y a dans le livre. Rien que le fait d'apercevoir son dernier roman et il est dans mon chariot de courses. Mais bon, avec lui, c'est vraiment une vieille histoire d'amour et je ne peux décidément pas être objectif.

Mais il n'en demeure pas moins vrai que je trouve cela un peu triste, austère, d'acheter un roman sans que son auteur ait pris le temps de dire quelques mots, même s'ils sont concis et ne tiennent que sur une page.

Enfin, ceci n'est qu'un avis personnel et je ne n'oblige personne à y adhérer d'emblée sans discuter.

Merci, Eric, pour ta contribution.