Visuel Vs Lecture [Résolu]

Message par **Aurore** » 25 juin 2015 18:24

Bonjour à tous,
Je regarde pas mal d'anime japonais, et depuis quelques temps je me pose une question.
Comment faire pour retranscrire, sur le papier, ce qui est purement visuel avec une intensité comparable ?
La lettre du Dimanche sur les combats m'a permit d'avoir un début de réponse, auriez-vous d'autres pistes ?

Merci d'avance.

Message par **Mario** » 27 juin 2015 10:15

Pour résumer, les phrases et les images sont deux dimensions complètement différentes.
Elles comportent chacune des avantages et des inconvénients. Par exemple : Impossible de rendre avec des phrases la puissance visuelle d’une image, les descriptions seront toujours inférieures à ce niveau-là ; comme il est impossible avec des images seules de donner les explications complètes et détaillées qui ressortent si bien avec des mots.
On dit en général qu’un roman est supérieur au film, quand on adapte un roman au cinéma. Tu n’auras pas de mal à déterminer pourquoi en posant les éléments sur deux colonnes. La réponse à ta question apparaîtra au final. Je te laisse un peu chercher sinon je te dirai.

Message par **Aurore** » 27 juin 2015 12:26

Ah oui, l'éternelle différence entre le livre et son adaptation au cinéma !
Que de déceptions (du coup je préfère lire en général)

Pour ce qui est des différences, c'est assez simple :
- monologues clés réduit à leur minimum (voire supprimé)

- changement d'époque (pour Les Grandes Espérances de Dickens et Le portrait de Dorian Gray de Wilde ou plus récemment Casino Royale)

- scènes supprimés ou ajoutés et (on ne sait pas vraiment ce qui a prit le réalisateur à ce moment) (c'est pour ça que j'ai arrêté d'aller voir Harry Potter au cinéma, c'était devenu grotesque et risible)
- décors qu'on ne soupçonnait pas (ça par contre ça peut être une bonne surprise)
- fin non identique (le Procès de Kafka)
- personnages non identiques par rapport aux descriptions (Shining de Stephen King vu par Kubric)
- censure du réalisateur (pour "ça" de Stephen King)
- Apparition de la musique qui est soit absente dans le roman soit suggérée (ce qui est une bonne chose aussi en général pour l'ambiance)

Voilà, je pense que j'ai fais le tour. Tu as autre chose ?

Message par **Mario** » 27 juin 2015 22:06

Les images agissent immédiatement et de plein fouet, par exemple les images aux graphismes flamboyants des jeux vidéo. Mais on reste à l’extérieur. Le roman, lui, part de l’intérieur, il est en communication directe avec la pensée grâce aux phrases et aux mots. Il touche donc la personne à la source, au cœur même. Les images délivrent une intensité en quelques secondes, le roman le fait sur un temps plus long, il doit préparer le terrain. Mais c’est ce temps de préparation qui ancre et encre les choses élément après élément, info après info. Et tout dépendra de l’auteur, de son style ; de son art à construire une intrigue ; et à l’amener progressivement avec force et subtilité pour des explosions émotionnelles.

Message par **Aurore** » 29 juin 2015 12:24

J'avoue que c'est tellement évident que j'y avait pas pensé (d'ailleurs c'est mon gros défaut).
Donc si je suis bien le résonnement ce qui peux très bien passer visuellement (grâce à immédiateté, la colorimétrie, la pâte du réalisateur...) pourrait très bien faire kitsch (ou ne pas rendre) si c'est écrit. Sauf si le terrain est suffisamment préparé pour que le lecteur n'ai pas l'impression d'avoir fumé des trucs illicites (ou que l'auteur les aient fumés)

.
Mais d'après ce que je vois, l'émotion est vraiment le cœur du problème, c'est l'élément qui fait que ça passe ou casse.
Comme quoi on en apprend tous les jours !
Merci Mario !