"Ralentir" un récit [Résolu]

[Limes]

Bonjour!

J'en suis au début de mon roman et en relisant ce que j'ai écrit, je constate qu'il y a un flagrant manque de lien dans le déroulement de l'action.
En fait, il y a deux problèmes que je n'arrive pas à résoudre:

- A certains moments, la progression de mon intrigue est trop rapide. Comment pourrai-je "ralentir" ce rythme? Quand je pense à rajouter des éléments descriptifs, je trouve que je perds l'énergie, la pulsation de l'histoire.

- Ce rythme accéléré s'accompagne par une perte du fil conducteur. Ce n'est pas que l'histoire devient décousue et sans sens, c'est plutôt que les éléments qui s'enchaînent paraissent un peu gauches et mal amenés. Comment, avec quoi faire ces liens? Les repères temporels, spatiaux,mots de liaison...etc n'ont pas suffi à rendre le progression de l'intrigue moins maladroite...

J’espère que ce que j'ai raconté était à peu près compréhensible. Merci d'avance pour vos réponses

[Hearth]

Hey ! Alors, depuis que j'ai commencé à écrire, j'ai eu ce problème qui est assez embêtant.
(Ce sera mon premier pavé sur ce forum !)

Alors comme tu l'as dis, en voulant décrire les actions rapidement pour imposer un rythme dynamique au récit, on arrive quelques impasses.

• 1. Le fait de rester en POV. Càd que le lecteur est constamment braqué sur les personnages et on ne voit pas le décor qui les entoure (repères spatio-temporels)
• 2. Un manque de descriptions peux vite rendre le récit lassant car l'univers qui entoure les actions est vides. Sachant que le lecteur va rarement imaginer tout seul la cadre du roman.
• 3. Des actions assez brèves répétées en trop grand nombre rendent le récit ennuyeux de part : le manque de description et les actions trop rapides qui s'enchaînent afin des rester dans une dynamique qui finalement vient casser le rythme.

Alors déjà, ce que je propose afin de cadrer tout ça c'est déjà d'établir deux plan sur l'action du ou des personnages.

Le plan rapproché (POV) :

On est tout près du personnage, on peux voir ses actions en temps réel et on oublie un peu le décor.

Gald avança vers son adversaire en brandissant sa lame, il lui asséna un plat de l'épée dans la tempe l'envoyant valser au sol.

On remarque qu'ici on utilise un vocabulaire rapide et simple afin de ne pas ralentir la scène et obtenir un rendu correct et pas un truc de bisounours.

=> Gald avança d'un air déterminé vers son adversaire qui tremblait en brandissant sa lame, d'un geste puissant, il lui envoya le plat de son épée en plein dans la tempe. Le barbare reçu le choc avec violence et s'effondra au sol inconscient.

L'action est beaucoup plus ralentie et perd de sa "vivacité". Le plan rapproché est donc pour décrire des actions rapides brièvement tout en restant dans la dynamique d'un combat, d'une pensée, d'une course, etc ... On l'utilisera pour rester près du personnage et montrer ses actions en temps réel. Donc ici, on met généralement de côté l'aspect du décor qui entoure la scène.

Le plan "éloigné" :

Ici, on reste dans une vision globale du décors. On vois l'action du personnage mais de plus loin, le lecteur se trouve dans une scène où le personnage est dans le contexte spatio-temporel du récit et les actions sont plus lentes. On en profite pour décrire et donner du corps au contenu.

Liotr marchait dans la forêt d'Othal quand des craquements retentirent au loin. Une troupes de trois chasseurs avançaient à couvert dans sa direction. Il portaient des vêtements verts qui se fondaient dans le décor. Le garçon se coucha au sol en retint sa respiration.

On voit ici clairement Liotr qui marche dans la forêt et un craquement qui vient de loin. Ensuite les chasseurs viennent dans la scène. On ne vois pas Liotr qui regardait le arbres et qui se couche en retenant sa respiration car il vient de voir des chasseurs.

On l'utilise aussi dans les descriptions :

Tandis que le chariot avançait, les gens déambulaient dans la rues. Je vis une grand-mère qui tapait sa carpette contre le mur soulevant un nuage de poussière. La majorité des maisons étaient construites en pierre avec des tuiles en terre cuites. Les rues assez étroites et désordonnées et se croisent toutes entre elles, on aurait pût comparer Fark à un labyrinthe.

Ici, on l'utilise pour décrire le personnage dans un chariot qui observe la scène et le lecteur voit le chariot qui avance dans les rues avec la veille dame qui clape sa carpette au mur.

Le plan éloigné est donc utilisé au niveau des descriptions, des passages lent de l'histoire qui forgent son contexte. C'est là que l'on peut mettre des précisions sans pour autant casser le rythme successifs des actions et perdre ainsi le fil conducteur du récit.

Comment j'ai surmonté ce problème ?

Simplement, j'ai repassé en revue l'histoire. Et j'ai distingué les différents plans des actions, j'ai ajouté du contexte (par exemple : le description d'une maison, caravane, épée, homme, village, paysage, ciel, etc ...). Cela prend beaucoup de temps car il faut revenir sur son récit ce qui est assez chiant d'ailleurs mais ça permet vraiment de donner une rythme équilibré au déroulement des actions. Je ne sais pas vraiment comment expliquer ça mais je vais te mettre une passage d'une de mes nouvelles.

"Nous entendîmes les tambours qui commençaient à retentir et les hurlements des spectateurs. Un garde nous fit signe de nous mettre en rang devant la double-porte qui donnait dehors. Je me levai et me mit dans la file, je pouvais quasiment percevoir les murmures de ceux qui étaient morts. Les rayons de lumières qui passaient à travers les planches de la porte donnaient un aspect encore plus glauque à la petite salle. On percevait les formes des mirmillons derrière la porte. Les mirmillons sont généralement torse nus avec un heaume de fer grillagé, leur armure est reconnaissable grâce à des crolles de cuir notamment aux épaules et aux bottes. Un gringalet s’était uriné dessus devant moi, je me disais qu’il mourrait aujourd’hui."

Ce qui est en rouge est l'élément contextuel que j'ai rajouté à ce qui est en noir. Voilà, je suis passé d'une action trop rapide de 2 secondes à un rythme beaucoup plus modéré. Le passage a-t-il perdu de sa dynamique ? Pas vraiment

En espérant t'avoir aidé,

Peace !

[Mario]

J'apporterai quelques précisions.

Limes
- A certains moments, la progression de mon intrigue est trop rapide. Comment pourrai-je "ralentir" ce rythme? Quand je pense à rajouter des éléments descriptifs, je trouve que je perds l'énergie, la pulsation de l'histoire.

- Ce rythme accéléré s'accompagne par une perte du fil conducteur. Ce n'est pas que l'histoire devient décousue et sans sens, c'est plutôt que les éléments qui s'enchaînent paraissent un peu gauches et mal amenés. Comment, avec quoi faire ces liens? Les repères temporels, spatiaux,mots de liaison...etc n'ont pas suffi à rendre le progression de l'intrigue moins maladroite...

Il faut préparer l’histoire et donc l’intrigue, faire un plan, tout mettre au point : les chapitres, les scènes, les actions, les dialogues. Et surtout l’intrigue. Tu dois calibrer son déroulement depuis l’exposition jusqu’au dénouement, en passant par le développement.

Puis tu dois définir ton style, si tu écris court en allant à l’essentiel, ou long en développant. Si tu écris court, tout sera court, rapide, y compris les descriptions. Donc ne cherche pas alors à ralentir le récit en étoffant les descriptions, ce qui créerait un déséquilibre.

Si ton intrigue est bien ficelée, les scènes mises au point, le chapitrage fait, tu n’auras plus qu’à écrire court ou long, en suivant la vie de tes personnages.

[Limes]

Merci à tous les deux pour vos retours :D