Il y a quelque temps (je m’excuse du retard), j’ai reçu un message me demandant de clarifier un peu en quoi consistent les synopsis, les quatrièmes de couverture et les pitch(e)s. En effet, beaucoup s’y perdent et présentent un quatrième de couverture alors que la maison d’édition leur demandait un synopsis. Petite erreur pas bien grave en soi, mais qui peut causer un refus direct : les maisons n’ont pas le temps de vous expliquer la différence et de vous redemandez d’envoyer un synopsis. Votre manuscrit risque d’être abandonné, alors qu’il aurait tout eu pour plaire.
Mais ne vous inquiétez pas ! Je suis là (*musique héroïque*) et, avec ce petit article, vous ne ferez plus jamais la même erreur. Mieux même : vous aurez en main deux ou trois outils pour écrire THE pitch/quatrième de couverture/synopsis parfait !
La quatrième de couverture :
Le pitch :Comme son nom l’indique, c’est le texte qu’on retrouve à l’arrière du livre. Une quatrième de couverture vise donc le LECTORAT. Celui qui va lire le récit. Il doit donc parfaitement doser le dit et le non-dit. Dire assez pour donner envie, pour faire ressentir au lecteur potentiel l’atmosphère du roman. Ne pas en dire trop pour ne pas dévoiler l’histoire et gâcher la découverte de celle-ci par la lecture. Il est très important de ne pas aller trop loin dans le récit. Sinon, le début du roman risque de blaser le lecteur, car ne lui faisant rien découvrir de nouveau. Le mieux est de s’arrêter à l’élément perturbateur. Dans cette même optique, n’oubliez pas qu’une quatrième de couverture doit être COURTE. Elle doit également être le reflet de votre style. Si votre roman est humoristique, le ton sera plus léger que si c’est un thriller. Si votre style est simple et fluide, ne vous essayez pas, dans la quatrième, à des phrases proustiennes.
Exemple de quatrième de couverture :
Harry Potter et la chambre des secrets, de J.K. Rowling : « Harry Potter fait une rentrée fracassante en voiture volante à l'école des sorciers. Cette deuxième année ne s'annonce pas de tout repos... surtout depuis qu'une étrange malédiction s'est abattue sur les élèves. Entre les cours de potion magique, les matches de Quidditch et les combats de mauvais sorts, Harry et ses amis Ron et Hermione trouveront-ils le temps de percer le mystère de la Chambre des Secrets ? »
Le Seigneur des Anneaux – La communauté de l’anneau, de J.R.R. Tolkien : « Aux temps reculés de ce récit, la Terre est peuplée d'innombrables créatures : les Hobbits, apparentés à l'Homme, les Elfes et les Nains vivent en paix dans la Comté. Une paix menacée depuis que l'Anneau de Puissance, forgé par Sauron de Mordor, a été dérobé. Or cet anneau est doté d'un pouvoir maléfique qui confère à son détenteur une autorité sans limites et fait de lui le Maître du monde. Sauron s'est donc juré de le reconquérir... »
Le synopsis :« Pitch, oh mon pitch, quand t’as un petit creux… ». Petit, c’est le cas de le dire ! Un pitch est très court. Plus que la quatrième de couverture. C’est ce que vous diriez à un lecteur potentiel qui vous demanderait : « sinon, en gros, c’est à propos de quoi ? ». Le but est à nouveau de donner envie. Le pitch est moins précis que le synopsis ou le quatrième, car on peut le prendre dans tous les sens. A VOUS de déceler ce qui est le plus important dans votre roman et de mettre l’accent dessus (ça peut être l’atmosphère, les valeurs, le thème…). Ça peut vous être très utile pour « vendre » votre récit à des éditeurs rencontrés à des salons par exemple. Dans ce cas, n’hésitez pas à vous renseigner sur le genre de leur ligne éditoriale, pour être sûr de viser juste. Le pitch peut également se contenter de planter l’ambiance avec une phrase choc (un tagline pitch).
Pour résumé, un pitch est donc souvent plus court et plus globalisant qu’un quatrième de couverture (on prend le roman dans son ensemble pour en retirer quelque chose qui le définit). Mais les deux types, pitch et quatrième, sont très proches et peuvent parfois s’intervertir.
Exemples de pitch :
Les lames du cardinal, de Pierre Pevel : « c'est Les trois mousquetaires avec des dragons. »
Alan Turing : The Enigma, d’Andrew Hodges: « Une biographie poignante, lucide et intime, qui présente à travers un homme la victoire de la logique sur la guerre. »
La vie de Galilée, de Bertolt Brecht : « Un scientifique affronte l’intolérance et l’obscurantisme de son époque pour faire valoir ses théories révolutionnaires. »
Nous voici au cœur du problème. Le plus important des trois, c’est pourtant à son propos que les auteurs commettent le plus d’erreurs. Je ne peux pas vous apprendre en un article tout ce qu’il faut savoir sur le synopsis, je vais donc me contenter d’expliquer la différence avec les deux autres types de textes cités.
Le synopsis c’est TOUTE votre histoire. C’est un document qui dévoile complètement votre roman. Vous devez y inclure votre situation initiale, votre incident perturbateur, vos péripéties, l’évolution des personnages et SURTOUT la résolution de l’histoire, la fin. Tout ça, en un minimum de mot. Comptez une page pour un synopsis, si vous voulez être sûr qu’il ne soit pas recalé par certaines maisons d’édition. Une page, donc, pour tout dire. Pour montrer que l’histoire se tient, est réaliste, logique, intéressante, pour donner envie de la lire. C’est assez complexe à faire, car vous aurez envie d’en dire plus. Pour vous, tout est important, donc tout devrait être dedans. C’est normal de le ressentir ainsi. Aidez-vous de quelqu’un d’autre si vous ne parvenez pas à vous en tenir à l’essentiel. Quelqu’un d’extérieur sera plus apte à trouver où vous devez recouper.
Le synopsis peut également être un outil pour vous. Pour vous aider à écrire. Dans ce cas, on parle d’un synopsis-plan ou d’un synopsis par chapitre. La taille, le contenu, c’est à vous de faire selon vos besoins. Bien évidemment, il faut au minimum, avant toute écriture, savoir deux choses (c’est le grand grand grand minimum) : l’incident déclencheur et la résolution.
Autre chose, pour le synopsis que vous envoyez aux maisons d’édition : attention à l’orthographe (oui oui, c’est aussi important que dans le roman lui-même) et au style. Vous devez être concis, sans fioriture, sans figures de style, etc, mais montrer en même temps que vous savez écrire. Ne pas écrire comme vous parlez ! Ça reste tout de même un texte littéraire, même s’il est épuré.
Pour les exemples de synopsis, je ne vous en mets pas ici vu leur longueur, mais je peux vous en trouver/faire si vous éprouvez des difficultés dans le domaine
Ps : Cet article n’a pas été corrigé par nos correctrices. Si vous trouvez une erreur, n’hésitez pas à me le signaler. Je suis une nouille en orthographe
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