Création du" méchant" [Résolu]

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Bebe Lion
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Re: Création du" méchant"

Message par Bebe Lion »

J'ajouterais même que, la définition de méchant, ça peut être une bonne personne.
Par exemple, si votre personnage principale est un charmant voleur, le méchant peut être l'enquêteur qui va tenter de l'attraper.
C'est une forme d'inversion de personnage!
Il n'y a pas de limite. C'est un sujet assez vaste.
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Symphonie
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Re: Création du" méchant"

Message par Symphonie »

Tout à fait d'accord, ça dépend aussi du personnage point de vue, au final.

Mais je pense qu'il vaut mieux éviter les stéréotypes :D
Alcide

Re: Création du" méchant"

Message par Alcide »

Si l'on reste hors du stéréotype et que l'on oublie les gens sciemments méchants

Il y a un moyen simple pour éviter le stéréotype et qui marche souvent :

Oublier un instant le héros. Conserver son objectif (obj n°1) . Imaginer un nouvel objectif(obj n°2) avec plus d'ampleur mais nécessitant un passage par la case obj n°1. Imaginez maintenant que le méchant est le héros et est focalisé sur l'objectif n°2. L'objectif 1 n'est qu'un obstacle mineur. Mais confronté en ce point au héros, l'antagoniste est forcé de revoir cette logique, ce qui peu aussi l'amener à évoluer en parallèle avec le héros au cours du roman.

Prenons un exemple :
Contexte - Guerre de cent ans

Protagoniste - Sylvain, le bourgmestre d'un village devant le gué d'une rivière
Antagoniste - Lord Pipperghost, un général Anglais

"Les troupes d'un général Anglais L. P. veulent traverser le gué et demandent aux villageois des provisions. Cela mettrait lesdits villageois dans une situation intenable pour l'hiver à venir. Ils refusent. Les Anglais, éclaireurs du gros de la troupe, leur demande de reconsidérer ceci. Finalement, ils enlèvent trois femmes/enfants du village comme otage pour les faire céder. S'organise alors une résistance dans le village menée par Sylvain, bourgmestre courageux, valeureux, parangon de la défense des faibles, des opprimés, de son village , blablabla. Les pourparler débutent mais le lord, froid et intransigeant, il passera. De gré ou de force. "

Retournons le problème à présent :

"Lord Pipperghost doit récupérer un poste avancé récupéré un régiment d'armée Française l'a récupéré. S'il ne le fait pas, le nom de sa famille sera à jamais déshonoré et il sera considéré comme un traître à sa patrie, interrogé, probablement torturé, puis exécuté... blabla. Ajoutez sa famille en danger en Angleterre, enfermée à la tour de Londres et tutti quanti... Il y a un gué qui s'il le passait, permettrait d'avoir victoire assurée et de prendre les Français à revers. Le problème, c'est cette bande de paysans qui semblent peu déterminés à le laisser passer... "

L'objectif n°1 est contrôler le gué. L'objectif n°2, plus important pour l'antagoniste est l'avant poste contrôlé par les Français. Le fait de le considérer comme négligeable va le pousser à vouloir bruler cette étape et à se faire corriger pour ça...

..."

Je relis ça 1/4 d'heure après l'avoir écrit et je trouve cet exemple parfaitement foireux... :lol: Enfin, je ne sais pas si ça éclaircit vraiment les choses.

Pour résumer, pour moi, il y a trois possibilités pour faire un antago :

Soit, tu entretiens l'ambiguité en hiérarchisant les priorités de ton antago et de ton protago et tu fais rentrer en conflit ces priorités - comme dans mon exemple... Ou tu crées un personnage qui, justifie d'une manière rationnelle sa méchanceté (Gare aux thèmes surexploités dans ce cas comme l'argent ou le pouvoir, l'originalité peut venir d'un truc totalement abstrait... En quoi la fascination de Monsieur Steenson pour le crayon bic en a fait l'un des meurtriers les plus dangereux de ce début de XXIIIème siècle)... L'antago purement irrationnel a déjà, à mon sens été beaucoup exploitée - avec comme quintessence, à mon sens, le jocker du film "The dark knight"... Pour moi, ce cas là est le plus difficile car chaque coup de stylo est un risque de tomber dans la caricature.

C'est peu clair, y a des idées dans tous les sens... et...
Ah oui... Ces idées ne sont plus valables si, bien entendu l'antago n'est PAS humain... S'il l'est, souvenez-vous d'une chose... Qu'il est précisément... humain...

Bref... Mes excuses pour le bazar, et la confusion que je risque d'avoir généré .
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Chemindeplume
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Re: Création du" méchant"

Message par Chemindeplume »

@ Bébé lion, Roo alors là ce serait génial! Ma reconnaissance éternelle t'es acquise.


Symphonie a écrit :Tout à fait d'accord, ça dépend aussi du personnage point de vue, au final.

Mais je pense qu'il vaut mieux éviter les stéréotypes :D
Coucou peux-tu préciser? Le personnage point de vue , c'est le narrateur? Pourquoi est-ce qu'il aurait un truc à voir avec l'antagoniste?

Sinon je suis d'accord avec toi et Simon , j'essaie de faire un perso dans cette optique là.



@ Alcide, ton post n'est pas du tout brouillon et est très intéressant, je l'ai repris à la menotte sous forme de tableau héhé
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Mario
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Re: Création du" méchant"

Message par Mario »

Chemindeplume a dit
je suis d'accord sur le fait que l'antagoniste est un personnage super important cependant dans mon histoire, elle ne devient l'antagoniste que parce qu'elle commet une action qu'elle n'aurait jamais du faire, du coup je me demande si ça suffit. Après, elle a son propre objectif pour agir comme elle le fait , je trouve pas qu'il y a un enjeu commun entre elle et l'héroine au contraire , je dirai que l'objectif de l'héroine est en contradiction avec le sien.
Même si l'antagoniste et le protagoniste n'ont pas un but commun au départ. A un moment donné,ils vont se rencontrer et s'affronter pour une raison ou une autre. Et c'est cette raison qui deviendra leur but commun.

Bien sûr, une simple action peut suffire pour faire passer une personne dans le rang des antagonistes. Tout dépendra de l'histoire et de la façon de présenter le personnage et les événements.
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Symphonie
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Re: Création du" méchant"

Message par Symphonie »

Explication des POV :
Pour raconter un roman/une nouvelle etc... tu peux choisir de le faire de plusieurs façons :
- un narrateur omniscient, qui sait tout qui voit tout. Personnellement je n'aime pas trop ce type de narration
- une narration "fouillie" : je ne sais pas s'il existe un terme pour ce mode. Mais j'ai déjà vu des récits dans lesquels on avait accès aux émotions de deux personnages dans un même paragraphe, sans qu'on puisse devenir qui est le principal.
- une narration avec 1 POV : L'exemple qui me vient tout de suite en tête est Harry Potter. La totalité de l'histoire est racontée par ses yeux, donc le lecteur n'a accès qu'aux mêmes informations que lui.
- une narration avec plusieurs POV : L'exemple le plus simple est le Trône de Fer. Dans ces romans, chaque chapitre est écrit par la vision d'une personne différente. Ce mode permet de donner plus d'infos, et de relier divers évènements entre eux. Par contre les POV doivent être bien séparés (des pitites étoiles, un changement de chapitre etc...). L'avantage de ce mode c'est que tu peux aussi raconter l'histoire du point de vue de l'antagoniste, ce qui permet d'expliquer ses motivations etc...

exemple :
POV choisi = bandit. L'antagoniste est l'enquêteur. Le lecteur est fatalement amené a préféré le bandit.
POV choisi=l'enquêteur. L'antagoniste est le bandit, qui est le méchant "point-barre".
POV choisis = le bandit ET l'enquêteur. Il est plus difficile pour le lecteur de choisir l'un des deux en vainqueurs.

La Symphonie des Cieux est racontée de cette dernière façon, du coup je peux utiliser le point de vue des méchants afin de les rendre attachants. Ce qui serait impossible avec un seul "POV"
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Chemindeplume
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Re: Création du" méchant"

Message par Chemindeplume »

Symphonie a écrit :Explication des POV :
Pour raconter un roman/une nouvelle etc... tu peux choisir de le faire de plusieurs façons :
- un narrateur omniscient, qui sait tout qui voit tout. Personnellement je n'aime pas trop ce type de narration
- une narration "fouillie" : je ne sais pas s'il existe un terme pour ce mode. Mais j'ai déjà vu des récits dans lesquels on avait accès aux émotions de deux personnages dans un même paragraphe, sans qu'on puisse devenir qui est le principal.
- une narration avec 1 POV : L'exemple qui me vient tout de suite en tête est Harry Potter. La totalité de l'histoire est racontée par ses yeux, donc le lecteur n'a accès qu'aux mêmes informations que lui.
- une narration avec plusieurs POV : L'exemple le plus simple est le Trône de Fer. Dans ces romans, chaque chapitre est écrit par la vision d'une personne différente. Ce mode permet de donner plus d'infos, et de relier divers évènements entre eux. Par contre les POV doivent être bien séparés (des pitites étoiles, un changement de chapitre etc...). L'avantage de ce mode c'est que tu peux aussi raconter l'histoire du point de vue de l'antagoniste, ce qui permet d'expliquer ses motivations etc...

exemple :
POV choisi = bandit. L'antagoniste est l'enquêteur. Le lecteur est fatalement amené a préféré le bandit.
POV choisi=l'enquêteur. L'antagoniste est le bandit, qui est le méchant "point-barre".
POV choisis = le bandit ET l'enquêteur. Il est plus difficile pour le lecteur de choisir l'un des deux en vainqueurs.

La Symphonie des Cieux est racontée de cette dernière façon, du coup je peux utiliser le point de vue des méchants afin de les rendre attachants. Ce qui serait impossible avec un seul "POV"
Ah ok , je comprends, je connaissais pas l'expression "narrateur point de vue" et je suis d'accord avec toi..

Pour mon roman aussi, j'utilise différents point de vue pour l'instant un par chapitre.
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Blaune
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Re: Création du" méchant"

Message par Blaune »

J'appuie mes camarades qui défendent les antagonistes dignes de ce nom. Si ton antagoniste est caricaturale, ton protagoniste le sera aussi.
L'exemple d'Alcide est très pertinent. Cependant, j'aurais juste une remarque à faire (je suis sûre que tu ne m’en voudras pas :P)
Si pour motiver le général il faut aller jusqu'à le menacer lui et sa famille de mort, je trouve que l'humanité est tombée bien bas. Heureusement qu'on est pas obligé de mettre un couteau sous la gorge de nos soldats et de leur famille pour les forcer a se battre pour nous.
La loyauté, l'honneur, le devoir et l'idéal. Tu mélanges le tout, tu brodes une histoire autour et hop ! Tu as un bon antagoniste.
(Voilà. Parenthèse fermée)
De manière plus générale, je pense que les meilleurs antagonistes sont ceux qui se battent pour une cause juste, à laquelle n'importe qui pourra adhérer. Mais ce qui est juste ne sert pas forcément le bien commun. Et ça, c'est ce que le protagoniste comprendra.
Je ne suis pas d'accord avec le fait que l'antagoniste doit être forcement l'opposé du protagoniste. Selon moi, il est plus intéressant que les deux se ressemblent (les frères ennemis, il n'y a que ça de vrai ^^). Le protagoniste doit comprendre profondément les motivations de l'antagoniste, car lorsqu'il fera l'autre choix, sa dimension de héros sera alors totale.
Je trouve aussi intéressant que l'antagoniste soit une version du « héros » en mieux. Plus courageux, plus fort ou plus intelligent... Comme cela, l'antagoniste devient un véritable moteur dans le développement du protagoniste. Si les deux s'affrontent avant que notre héros aie rattrapé sont retard, ce dernier perdra. S’il s'affronte à égalité, ils s’annihileront et si le héros parvient à le dépasser, alors il sera victorieux.

Voilà pour mon opinion. Cependant, j'ai quelques certitudes à te donner
Dans l'absolu, seulement deux choses sont constitutives d'un antagoniste:

- Le Pouvoir (avec un grand P).
Le méchant a le pouvoir, et ce, quel que soit sa forme. Lors du développement, il augmentera de plus en plus ce pouvoir jusqu'à ce qu'il en ait assez afin d'asseoir sa domination. Son objectif n'est pas de l'accumuler bêtement juste pour faire le cake devant les copains, mais de servir sa cause quelle qu'elle soit. Cette montée en puissance progressive de l'antagoniste est un ressort dramatique fondamental. Non seulement elle permet de transformer ce qui semblait être un défi mineur en menace dantesque, mais elle pousse surtout le protagoniste à réagir en conséquence. Il est alors face à deux choix qui dépendent des capacités que dame nature lui a données (toi en l’occurrence ^^): soit, il acquiert un pouvoir égal ou supérieur, soit un tel pouvoir est hors de sa portée et dans ce cas, il cherchera à saper le pouvoir de l'antagoniste afin d'être à même de l'affronter. Ce dernier exemple est parfaitement illustré dans Harry Potter:
L'antagoniste :
Tom Jedusor est un jeune sorcier à Très-Haut potentiel, mais moralement douteux (défi mineur = à ce stade de l'histoire, une bonne fessée aurait réglé le problème). Sa cause/son objectif final est de créer une nouvelle société dans laquelle les sorciers seront les maîtres des moldus (ce qui passe logiquement par la purification du sang). Pour y parvenir, il devra acquérir un pouvoir lui permettant d'être immortel et ainsi de régner à jamais (les Horcruxes). Il disparaît pendant des années en quête de ce pouvoir (première montée en puissance) et revient en tant que Lord Voldemort. Cependant, son pouvoir est contrecarré par le sacrifice de Lilly Potter (obstacle). Voldemort va détruire la protection que le sacrifice de Lilly Potter a laissée à son fils en renaissant avec part son sang (perte de puissance du protagoniste). Lorsqu'il finit par faire face au protagoniste Harry Potter, l'affrontement est empêché en raison de la nature de leurs baguettes respectives (obstacle). De plus, Harry Potter est difficilement accessible à cause de Dumbledore qui le protège (obstacle). Voldemort rappelle les mangemorts (seconde montée en puissance) et les envoie tuer Dumbledore (perte de pouvoir du protagoniste). Ensuite, il s'empare du ministère de la Magie et de Poudlard (troisième montée en puissance). Afin d'être assuré de sa victoire finale, il s'empare de la baguette de Sureau. (quatrième montée en puissance). Ce qui fait de lui le mage le plus puissant de l'histoire armé de la baguette la plus puissante qui fut créée. Et pour couronner le tout, il est immortel (menace dantesque = à ce stade de l'histoire, les carottes sont cuites).
Le protagoniste:
Harry Potter n'a rien d'extraordinaire outre une chance de cocu. Son pouvoir de base fut d'avoir une mère prête à se sacrifier pour lui. Malheureusement pour ce dernier, ce petit tour ne marche qu'une fois (et heureusement pour les mages noirs, on a pas tous une mère prête à se manger un « avada cadavra » pour nos beaux yeux). Au cours de sa scolarité, il va se lier d'amitié avec plusieurs personnages plus ou moins puissants qui se battront à ses côtés (montée en puissance filée dans l'intégralité de la saga). Ayant de rares talents (il vole bien sur un ballet), des événements indépendants de l'antagoniste vont le pousser à augmenter son pouvoir [la présence des détraqueurs dans le volume 3 et les épreuves de la coupe de feu dans le volume 4](première montée en puissance). Lorsqu'il se retrouve face à Voldemort, ce dernier s'arrange pour le débarrasser de la protection qu'il a héritée de sa mère (perte de puissance). Après cette confrontation, Harry prend conscience du danger réel que représente Voldemort et décide de former des élèves afin qu'ils puissent lutter ensemble contre Voldemort (deuxième montée en puissance). Il est rejoint dans sa lutte par l'Ordre du Phoenix (troisième montée en puissance). Il finit par découvrir l’existence des Horcruxes (quatrième montée en puissance*). Alors qu'il tient enfin la solution pour vaincre Voldemort, Dumbledore meurt (perte de pouvoir), l'Ordre du Phoenix doit se disperser et ses membres commencent à tomber comme des mouches (perte de pouvoir). À ce moment-là, le protagoniste ne vaut guère mieux qu'un ado en slip (= inutilité manifeste du protagoniste). Harry part alors dans une quête visant à rendre Voldemort de nouveau mortel [c'est l'exact opposé de la première montée en puissance de l'antagoniste](perte de puissance de l'antagoniste). Retourne à Poudlard où les bâtiments ainsi que de nombreuses bonnes âmes sont prêts à se sacrifier pour lui entre deux baisers mouillés (cinquième montée en puissance). Il entre en possession d'une des reliques de la mort (sixième montée en puissance). Malheureusement, le nombre faisant la force, les amis de notre cher Harry se sont largement fait latter la tronche (perte de puissance). Mais cette faiblesse apparente du protagoniste n'est qu'une illusion et le voilà fin prêt pour l'affrontement final. Car lui seul sait que Voldemort n'est pas maître de la baguette de Sureau (septième montée en puissance qui lui permet de dépasser celle de l'antagoniste*).

Tu remarqueras donc que tout est une question de pouvoir même si le pouvoir n'est jamais une fin en soi (à part chez Disney, mais bon, on leur pardonne) et que le protagoniste et l'antagoniste se répondent l'un l'autre dans leur progression respective.
Cependant dans l'absolu, on est tout de même toujours dans le cas de figure où le protagoniste acquière un plus grand pouvoir que celui de l'antagoniste (et oui, la seconde proposition n'était qu'une illusion :P).
Reprenons l'exemple d'Harry Potter: Tout le monde s'accordera à dire que Voldemort est le personnage le plus puissant dans l'univers d'HP suivit de près par le décati Dumbledore. Mais comme je l'ai dit, il s'agit d'une illusion. Le personnage le plus puissant de l'univers d'HP est Harry Potter lui-même. Pas parce que son ballet est super cool, que son meilleur ami est roux ou qu'il a le coeur pétri d'amour et de valeur morale. Non non, je parle du vrai pouvoir. Pour voire cela, il faut observer Harry et Tom dont le parallèle à de plus le mérite d'illustrer mes précédents propos sur les ressemblances entre le « prota » et « l'anta ». Plus que le fait d'être orphelin tous deux; plus que l'âme et le sang qu'ils ont en commun, Harry et Tom partagent la même quête. Celle de l'immortalité. C'est cela le Pouvoir absolu dans HP. La quête de ce pouvoir passera par les Horcruxes et la pierre philosophale pour Tom. Mais les deux ne sont qu'une illusion d'immortalité, les Horcruxes pouvant être détruits et la pierre empêchant uniquement le vieillissement. La véritable immortalité se trouve dans les reliques de la Mort. Harry hérite de la cape d’invisibilité par son père, s'approprie la baguette de Sureau en désarmant Drago puis devient le possesseur de la pierre de résurrection en léchant goulûment le vif d'or que Dumbledore lui a légué (je préfère m'abstenir de toute interprétation ^^). C'est à cet instant précis qu'Harry a vaincu Voldemort. À l'instant où il est devenu le maître des trois reliques, il est devenu le maître de la Mort et donc, s'est approprié le Pouvoir ultime, celui de l'immortalité. Ce qui fait objectivement de notre binoclard à tête d'éclair préféré le sorcier le plus puissant que la terre n'ait jamais porté.
Du coup, tu peux oublier les deux propositions. Le protagoniste devra acquérir un pouvoir égal ou supérieur à celui de l'antagoniste afin de l'affronter. Point barre.

À présent, nous pouvons revenir à la deuxième constituante d'un antagoniste qui tient en une simple phrase:

- La fin justifie les moyens:
Ce qui caractérise l'antagoniste est qu'il est prêt à tout pour sa cause. Contrairement au protagoniste qui a, lui, des limites (faut pas charrier quand même). Ces limites peuvent être de différentes natures, mais restent la plupart du temps d'ordre moral. Alors que le prota passera des heures à discuter du bien ou du mal à chaque fois qu'il fera un pet de travers, l'anta aura quant à lui largement le temps de se faire son café-clope à la terrasse du coin tout en oeuvrant à sa tâche. Cet état de fait explique le décalage entre les montées en puissance respectives du prota et de l'anta, le dernier ayant toujours un coup d'avance sur le premier.
Tu remarqueras donc que l'antagoniste est transgressif par nature et c'est ce qui plaît chez lui. Combien de fois n'avons-nous pas gémi de souffrance face aux interminables tirades d'un personnage inspiré sur le pouvoir de l'amitié/l'amour/les papillons/... (insérer n'importe quelle entité appartenant à l'imaginaire d'une fillette de 8 ans) ? Combien de fois n’avons-nous pas hurlé les yeux ulcérés devant notre téléviseur « Mais tue le ! Bordel ! Tue le!!!! » tandis que le héros, après avoir fait semblant d'hésiter pendant quelques secondes afin de créer un faux suspense à deux balles se décide comme il est de mise depuis ces vingt dernières années de faire preuve de clémence (ce qui finit par se retourner contre lui 9 fois sur 10 à notre grande exaspération).
L'antagoniste de par sa transgression, nous apporte une jouissance que le prota nous interdit la plupart du temps. Si le prota est le personnage auquel on s'identifie, l'antagoniste incarne quant à lui un fantasme. Il répond à nos pulsions antisociales si tu préfères.
Je ne prends pas la peine de préciser que l'antagoniste se doit d'être un minimum intelligent tant cela me paraît être une évidence. Une histoire n'a aucun intérêt si le méchant s'avère être un gros noeud.

Donc pour résumé: Pouvoir et Transgression.

Je n'irai pas plus loin même s’il aurait été intéressant de discuter d'une approche plus globale de type Protagoniste/Antagoniste tant ces deux entités sont en réalité indissociables. Si tu as ton protagoniste, mais que ton antagoniste n'est pas à la hauteur, c'est tout simplement parce que ton protagoniste n'est pas au point. Pas parce qu'il est nul, mais parce que tu n'as pas su le comprendre. Demande-toi ce qui les motive. Ce qui a fait d'eux ce qu'ils sont. Fouille dans leur histoire. Même lorsqu'ils ne se rencontrent qu'à la fin, le prota et l'anta se répondent l'un l'autre. Ils sont étroitement liés. Et n'oublie pas, l'antagoniste n'est qu'un homme comme les autres, il a juste fait des choix que la morale réprouve. Tu as donc tout ce qu'il faut pour le construire, le comprendre. Je suis sûre qu'une myriade de grands méchants sommeillent en toi.

* L'information est une source de pouvoir à ne surtout pas négliger.
Bonjour, je suis Frot'man le héros qui se frotte. Je frotte le matin, je frotte le soir. Je frotte la veuve et l'orphelin. Tu feras la veuve et toi l'orphelin.
Alcide

Re: Création du" méchant"

Message par Alcide »

:shock: :o :o

Je m'incline. Quelle superbe analyse.

Allez zou, je vais faire un protago transgressif, pour la forme.

Pas de réplique quant à ta remarque au sujet de mon exemple, je suis d'accord.
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Chemindeplume
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Re: Création du" méchant"

Message par Chemindeplume »

@Blaune : Wahou ça c'est de l'analyse!! Tu as mis le doigt sur le "vrai" soucis, je ne comprends pas totalement mon prota et bien qu'elle ait des correspondances avec l'anta, ce n'est pas très flagrant. Bon, j'ai encore du pain sur la planche,un grand merci à toi et je vais aussi travailler sur le jeu des montées en puissances de l'un et l'autre. :oops:
Verrouillé