Mon roman est-il original ? (2/2)

Une mine d'informations et de conseils pour toutes les étapes de la construction d'un roman: du travail préalable, avant l'écriture proprement dite, à la publication
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Chamane
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Mon roman est-il original ? (2/2)

Message par Chamane »

Qu’est-ce qu’un texte original ?
Quels sont les indices qui permettent de qualifier une œuvre d’originale ?

J'ai déjà abordé la notion d'originalité au sens littéraire ici : viewtopic.php?p=100006#p100006
Maintenant, voyons ce qui est dit sur le plan légal.

L’originalité au sens légal.

Il y a les œuvres originales, les contrefaçons, et celles qui échappent à ses deux classes.

Les quatre clés de l'originalité

Pour apprécier l’originalité d’une œuvre, on s'intéressera à quatre éléments :
  • Le pitch :
    Le principe en droit est limpide. On ne peut pas s’approprier une idée.
    Ainsi, si l’envie vous prend de tuer un moine avec du poison dans un monastère médiéval et qu’un enquêteur soit dépêché pour étudier cette mort troublante, rien ne vous en empêche. Évitez juste d’appeler votre roman en évoquant le nom d’une fleur, ça ferait beaucoup trop Ecco…
  • L’organisation de l’œuvre :
    L’ordre des chapitres, des scènes, la nature de leur fonction, la façon dont les idées sont développées, l’action dans votre récit, tous ces éléments doivent être originaux. Il vaut donc mieux s’éloigner substantiellement de l’existant : ne reproduisez pas, inventez !
  • Le matériau :
    Les personnages, les lieux, constituent les matériaux de votre œuvre littéraire. Soit ils existent – ou ont existé – dans le monde réel, soit ils sont fictifs.
    • Les lieux ou personnages réels me semble échapper de facto à la nécessité d’originalité. Après tout, ils sont comme ils sont. C'est surtout votre façon de les décrire qui devra être originale.
      Attention toutefois, d’autres règles de droit s’appliquent ici, notamment en matière de consentement et de droit moral.
    • Les lieux et personnages fictifs :
      Ici, la règle est claire. Ces derniers ne doivent pas générer de confusion dans l’esprit du lecteur, avec des lieux ou personnages fictifs créés par un autre auteur.
  • Le style :
    Vocabulaire, tournures grammaticales et ordonnancement des phrases ne doivent pas imiter ceux d’un autre auteur.
    En général, c’est assez facile, car vous avez vos mots fétiches, vos tournures préférées, votre façon propre de gérer les dialogues. Il y a peu de risque – à moins de le chercher vraiment – de reproduire le style d’un autre auteur au point de créer une confusion possible dans l’esprit du lecteur.

La confusion dans l'esprit du lecteur

Cette notion de confusion possible dans l’esprit du lecteur s’avère complexe à appréhender, car très subjective. Retenez que des caractères superficiels et banals ne permettent pas de créer une confusion. Quelqu’un de courageux, c’est quelqu’un de courageux. Point. Ce trait n’est pas assez détaillé pour être qualifié d’original. Ce qui marquera l’originalité, c’est donc tout un ensemble de traits qui seront appréciés dans leur globalité. Si trop d’éléments ressemblent… alors le personnage, ou le lieu fictifs, constituent des contrefaçons.

De même, il existe des milliers de romans d'amours basés sur une structure assez semblable : ils se découvrent, ils flirtent, commencent à s'aimer... Puis un événement imprévu les éloignent temporairement, mais finalement ils se retrouvent et se font le bisou qu'on attendait depuis le début. Vous pouvez sans risque reprendre une trame similaire, car il n'y a aucune confusion possible avec une œuvre donnée, et il s'agit d'une trame somme toute assez banale.


À retenir :
L’originalité légale d’une œuvre littéraire s’apprécie sur le style (condition facile à remplir), son organisation et son matériau. L’ensemble ne doit pas créer de confusion substantielle dans l’esprit du lecteur. Ainsi, un lieu ou un personnage superficiellement décrit ne peut être ni original, ni une contrefaçon. Si trop de détails coïncident en revanche, il y a plagiat.


En conclusion, mon roman, mon texte sont-il originaux ?

Maintenant que tous ces éléments sont posés, il est simple de répondre à cette question.
Votre texte constitue une œuvre originale s’il parle intimement de votre vision du monde, avec vos propres mots, et s’il ne génère aucune confusion chez le lecteur avec une œuvre existante.


Pour en savoir plus :
En toute chose, en tout lieu, à chaque instant, j'apprends.

Sarah Lywandael sur GoodReads, Babelio, Booknode, Étherval
Nouvelles publiées : Partenaires, toujours (Nova Natura, éd. L'Imagin'Arche), Myriam (éd. Réticule), Clouds (Étherval, n°21, éd. Les plumes de l'Imaginaire)
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Mario
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Re: Mon roman est-il original ? (2/2)

Message par Mario »

Bel exposé qui donne les infos essentielles.

Que dire d'autre ?

Un roman repose sur les personnages, l'intrigue, la structure, et le style.

Il faut créer des personnages qui se démarquent, voire qui se gravent dans la conscience populaire et l'inconscient collectif. Mais pas obligé que ce soit des super héros et des super héroïnes, des personnages de tous les jours peuvent avoir tout autant d'impact. D'ailleurs rien ne vaut l'authentique.

Il y a le choix pour l'intrigue : les résumés de films, de séries, de romans, de bandes dessinées, de mangas ne manquent pas. Ceci pour avoir des modèles de base. On peut copier une intrigue dans son principe et la projeter dans un autre contexte, avec d'autres personnages qui peuvent correspondre dans l'idée avec ceux de l'intrigue copiée. On retrouvera toujours les mêmes thèmes, l'originalité sera de les traiter selon sa vision des choses.

La structure est toujours pareille, à la base il y a toujours une exposition, un développement, et un dénouement. Que les chapitres soient courts, moyens ou longs. On peut écrire une histoire de façon chronologique ou commencer à la fin et remonter dans le temps. Tout est permis du moment que le lecteur s'y retrouve.

Le style peut être classique, je pense au "Club des cinq" par exemple, ou plus fouillé avec un ressenti émotionnel et intellectuel plus poussé. L'important est de le définir au départ et de s'y tenir jusqu'à la fin en gardant le même rythme. Tout dépendra de sa façon de penser, c'est ce qu'il faut travailler.
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