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Demande d'avis saignant sur ce bout de texte

Message posté… : 05 févr. 2015 18:54
par Tim Clansso
Coucou,

Mon récit (Tricastin) aborde une étape technique.
Puis-je soumettre un bout de texte pour recueillir vos critiques structives, svp ?
Merciiiiiiiii.

Voilà. Deux personnages dans un contexte, connu pour l'un, totalement inconnu pour l'autre.
Ca le fait, ou pas ? Trop technique, chiant, ou pas ?

Le futur tout nouveau délégué syndical preneur d'otage Sarrazin Éric finissait ce jeudi à 17 heures. Il alla se changer au vestiaire du personnel, puis marcha jusqu’au parking Sud des employés où il garait sa vieille Peugeot 106 Kid, achetée mille euros à un garagiste alors que c’était une reprise censée finir à la casse. Il prit direction Ouest la D204 jusqu’à son embranchement avec la Nationale 7, passa devant une énième station essence abandonnée et non encore transformée en clinique vétérinaire ou en boulangerie-pâtisserie comme la plupart des stations sur la 7 depuis l’ouverture de l’autoroute, puis bifurqua sur la D63 qui le conduisit à Lamotte-du-Rhône. Là, il se retrouva sur la N86 qui allait de Bollène à Pont-Saint-Esprit, entra dans la ville et se gara sur le petit parking de droite juste avant le feu rouge, devant une pizzeria. Le magasin était juste à côté.

C’était la première fois qu’il entrait dans un magasin de jouets qui vendent des répliques d’armes réalistes. Pour être réaliste, ce qu’il vit dans les vitrines qui encadraient la porte était même plus que réaliste. A gauche il y avait un mannequin de femme grandeur nature, avec une tête, des seins et tout, habillée en treillis de combat style parachutiste. Par-dessus un filet de camouflage plié et porté en foulard, une bande de cartouches de mitrailleuse faisait le tour de son cou comme en avaient les bandits mexicains du début du siècle dernier, bande dont les balles en cuivre (ou imitation) brillaient de tous leurs feux. Dans la main droite du mannequin était posé, tenu par une sangle passée sur son épaule, un fusil-mitrailleur M249 noir mat impressionnant, une bande de munitions engagée sous le couvercle d’alimentation. Autour de sa taille, un ceinturon US en tissu verdâtre, avec un holster Safariland au côté droit, d’où dépassait une crosse de Glock 17 noire également, sur la tête un casque lourd couleur kaki avec une sorte de filet en caoutchouc auquel étaient fixées de fausses feuilles noires, marron clair et vertes, et des Rangers en cuir noir étincelantes aux pieds. Magnifique.

Dans la vitrine de droite, une étagère montait presque jusqu’au plafond. Sur chacun des rayons, il vit des pistolets et des revolvers de tous types posés verticalement sur des petits chevalets en plastique transparent, des lampes tactiques manuelles ou à monter sous un canon d’arme de poing ou de fusil, des gants, des lunettes de protection, des bouteilles de billes de toutes les couleurs, des bidons de gaz, des grenades qui avaient l’air plus vraies que nature, des bâtons pour se maquiller avant d’aller ramper dans les bois, et quantité d’autres accessoires nécessaires au parfait pseudo militaire en manque de sensations fortes ou en recherche de souvenirs. Il poussa la porte.
« Bonjour.
— Bonjour Monsieur, que puis-je pour vous ? lui dit aimablement un grand gaillard costaud, crâne rasé mais bonne tête.
— Je suis invité à une soirée déguisée et j’ai besoin d’un gros pistolet qui fait très vrai, s’il vous plaît.
— Quel genre de déguisement avez-vous choisi ? Parce que, selon, il vous faut un pistolet ou un revolver.
Sarrazin n’était pas expert en armes et n’avait pas fait son service militaire vu qu’il n’existait plus quand il eut l’âge. Il éluda la question pour ne pas montrer son ignorance.
— Je ne sais pas encore. Vous pouvez me montrer deux modèles ?
— Quel est votre budget, et voulez-vous pouvoir tirer avec ou non ? Je suppose que non. Ce serait dangereux, même si tous les présents portent des lunettes. C’est une soirée airsoft ?
— Non non, juste une soirée déguisée, et non je ne veux tirer sur personne, ajouta-t-il avec un rire forcé.

Le gérant de la boutique, car c’était lui, ouvrit une grande vitrine située derrière lui et sorti deux boîtes en carton contenant l’une un pistolet automatique brillant comme de l’argent passé au polish, et l’autre un revolver à barillet tout noir au canon impressionnant. Il les posa sur le comptoir, également vitré, qu’il avait devant lui, et les tourna vers son client.
— Ca c’est un Desert Eagle calibre 50AE full metal de Tokyo Marui. C’est du japonais. Incassable. L’arme de poing la plus puissante du monde. 180 euros. Et celui-ci, c’est un Colt Python 357 full metal aussi, avec canon de 8 pouces, fabriqué sous licence par Cybergun, société française. C’est le même que l’inspecteur Harry. 150 euros. Je vais vous les montrer."

Il ouvrit la boite du Desert Eagle, en sorti avec sa main droite le pistolet qui était emballé avec son chargeur en place dans la crosse, fit jouer d’un geste précis du pouce le verrou de chargeur et laissa celui-ci tomber dans sa main gauche ouverte. Ensuite, il posa le chargeur et ouvrit la culasse pour regarder dans la chambre, comme s’il pouvait y avoir une vraie balle éventuellement engagée. Il aimait faire ces gestes, cela faisait pro. Il laissa la culasse revenir à sa place vers l’avant et percuta à vide, le canon dirigé vers le sol, puis tendit la réplique en la tenant par le canon.

"Regardez, il est lourd, non ? dit-il fièrement, comme s’il les produisait lui-même. Il ouvrit la deuxième boîte et sorti le revolver, bascula le barillet, regarda les logements des cartouches, puis le remit à sa place d’un geste sec du poignet et actionna six fois la queue de détente, canon également dirigé vers le bas. Cela fit "clic clic clic clic clic clic". Sarrazin n’avait d’yeux que pour le revolver, alors qu’il tenait encore le pistolet maladroitement dans la main. Le canon immense et surmonté d’une sorte de rail ajouré l’hypnotisait. C’est celui-ci qu’il me faut, se dit-il.

Re: Demande d'avis saignant sur ce bout de texte

Message posté… : 06 févr. 2015 09:11
par Tim Clansso
Marrant.
20 lectures et zéro réponse.
Bon, je crois que je vais passer à autre chose... :(

Re: Demande d'avis saignant sur ce bout de texte

Message posté… : 06 févr. 2015 09:18
par Aur
A vrai dire, il est difficile de rendre un jugement, parce que c'est une question de gout (trop technique pour certains et pas du tout pour d'autre). En soi, il n'y a rien de mauvais dans cet extrait, il n'y a pas d'erreur de construction, de non-sens, etc. Personnellement (avis très personnel), le premier paragraphe me rebute un peu, mais c'est surtout parce que j'y connais rien (ces mots ne me disent rien, je suis belge et j'ai même pas de voiture :lol:), mais pour quelqu'un qui connait, ça pourrait justement être un point fort (ohhh, mais je voiiis l'endroit dont il parle ! Chérie, viens voir, un bouquin parle de la station essence près d'chez nous !) :lol: Et idem pour le morceau sur le pistolet, les connaisseurs vont aimer, tandis que moi je vais plutôt lire en diagonale :)
Enfin, voilà, je pense que c'est vraiment une question de gout, pour le côté technique. Donc c'est à toi de voir :)

Re: Demande d'avis saignant sur ce bout de texte

Message posté… : 06 févr. 2015 09:20
par Sel Hermine
Je trouve la partie de description de vitrine un peu trop technique, les marques ne sont pas du tout parlantes pour moi (ce n'est pas réel, imagé) donc j'ai tendance à survoler sans lire. Sauf quand ça brille comme de l'or :)
En revanche dans l'interaction entre les deux personnages, c'est plus intéressant car il y a des gestes et des explications, du vivant au milieu, du coup je reviens. Mais j'ai généralement du mal avec les noms et numéros, même avec les N86 et la D63, ça ne porte pas mon imaginaire.

Re: Demande d'avis saignant sur ce bout de texte

Message posté… : 06 févr. 2015 10:47
par Jules
Bon je me lance! :D

Je tique aussi sur les noms de routes. Si tu veux les garder je suggère une petite description à la suite (comme tu l'as fait avec la D63 qui mène à Lamotte-du-Rhône), du genre " route qui menait à telle ville située à quelques kilomètres de chez lui" histoire que l'on se situe par rapport au personnage et ses habitudes.
La description du mannequin à partir de "autour de sa taille" jusqu'à la fin de la phrase, pour moi c'est trop long, tu devrais mettre un point entre deux. Rajouter une phrase pour dire qu'elle ressemble à Rambo ou je ne sais quoi, histoire de couper les détails, ça fait un peu trop, de mon point de vue ^^
Ici c'est peut être moi qui est juste perturbée, mais je ne comprend pas pourquoi tu as écrit "car c'était lui", juste après "le gérant de la boutique". Dans mon idée, on rajoute ce petit bout de phrase après une scène où un personnage dit ou fait qqch mais que le lecteur ne sait pas encore que c'est lui, ou n'en est pas sûr. Du coup quand tu reprends en révélant l'identité de la personne, tu peux dire "car c'était lui". Hors juste avant il y a un dialogue et on sait qui parle, donc je vois pas l'intérêt de sa présence à ce petit bout de phrase :)
Dans ma tête ça se passe comme ça, après si ce n'est pas le cas, désolée mais ça m'a vraiment tiqué!
Trop de nom d'armes aussi, tu devrais donner une ou deux descriptions, qu'on se la représente (comme tu as fait avec la dernière phrase, "canon immense" "rail ajouré"). Les noms c'est bien, on voit que tu connais ton sujet, c'est parfait, mais nous pauvres lambda, on est largué! :lol:
Evidemment si tu ne veux viser (aucun jeu de mot avec les armes) que les connaisseurs avec ton roman, ne change rien à ce niveau alors! ^^

Re: Demande d'avis saignant sur ce bout de texte

Message posté… : 06 févr. 2015 11:14
par Tim Clansso
Merci les amis ! :y:

Re: Demande d'avis saignant sur ce bout de texte

Message posté… : 06 févr. 2015 11:51
par Zihann
Le premier paragraphe est un peu lourd à mon goût également. si je puis me permettre, j'ai l'impression que tu t'égares dans tes descriptions. On s'en fout de savoir qu'il a payé sa bagnole 1000 Euros... On s'en fout du parcours des routes, c'est du superflu. Si ça ne sert pas l'histoire, tu peux virer. C'est pas plus compliqué que ça.

Le futur tout nouveau délégué syndical preneur d'otage Sarrazin Éric finissait ce jeudi à 17 heures. Cette phrase sonne comme tirée d'un rapport...

Il alla se changer au vestiaire du personnel, puis marcha jusqu’au parking Sud des employés où il garait sa vieille Peugeot 106 Kid, achetée mille euros à un garagiste alors que c’était une reprise censée finir à la casse. je te propose : ...sa vieille Peugeot 106 Kid, complètement pourrie. ou... sauvée de la casse.

Il prit direction Ouest la D204 jusqu’à son embranchement avec la Nationale 7, passa devant une énième station essence abandonnée et non encore transformée en clinique vétérinaire ou en boulangerie-pâtisserie comme la plupart des stations sur la 7 depuis l’ouverture de l’autoroute, puis bifurqua sur la D63 qui le conduisit à Lamotte-du-Rhône. Là, il se retrouva sur la N86 qui allait de Bollène à Pont-Saint-Esprit, entra dans la ville et se gara sur le petit parking de droite juste avant le feu rouge, devant une pizzeria. Le magasin était juste à côté.

Il roula jusqu'à Pont-Saint-Esprit et se gara sur le petit parking de droite, juste avant le feu rouge, devant une pizzeria.

Voilà mon ressenti... il y a des tas de choses qu'on peut tourner autrement. Si tu considères qu'il est important de se rendre compte qu'il a roulé longtemps, tu peux amener l'idée de durée autrement que par un enchainement de routes. Tu peux par exemple simplement dire que le trajet à duré une heure, ou une demie heure... Ou expliquer qu'il a eu le temps d'écouter tout son CD favori pendant le trajet...

En ce qui concerne le passage dans le magasin, ça fait pro, je m'y suis sentie un peu mal à l'aise et pas très intéressée. Je trouve la fin plus intéressante, le fait de parler du flingue de l'inspecteur Harry, ça donne vraiment une image de l'arme qu'il a en main. Maintenant, c'est sûr que ceux qui connaissent un peu les armes vont y trouver leur compte et ce n'est pas long au point d'avoir envie de fermer le bouquin... A toi de voir.


Sarrazin n’était pas expert en armes et n’avait pas fait son service militaire vu qu’il n’existait plus quand il eut l’âge. Sarrazin n'était pas expert en armes. Il était trop jeune pour avoir connu l'époque du service militaire...

Voilà mon petit avis, pas trop saignant... :)

Re: Demande d'avis saignant sur ce bout de texte

Message posté… : 06 févr. 2015 15:06
par Sel Hermine
Bon du coup je reviens pour dire que les digressions sur l'histoire de la voiture "reprise censée finir à la casse" et la "clinique vétérinaire ou en boulangerie-pâtisserie comme la plupart des stations sur la 7 depuis l’ouverture de l’autoroute", je trouve que ce sont des détails qui aident à mettre en place une ambiance. C'est vrai que ça "ralentit l'action", mais, perso, j'adore ce genre de petits détail, je trouve que c'est ce qui fait la "chair" d'un texte, sinon on a que la testostérone :D
Quand je disais que ça porte ou pas mon imaginaire, c'est dans ce genre de détails que l'histoire prend son existence, sa réalité. Justement ça fait la différence entre "il prit la D12" et "l'air sentait le printemps le long de la petite départementale sinueuse qui traversait la prairie." (Exemple très mal choisi pour ce texte !)

Re: Demande d'avis saignant sur ce bout de texte

Message posté… : 06 févr. 2015 15:15
par Tim Clansso
Merci Sel, je me sens moins sel, heu... seul :cool:

Re: Demande d'avis saignant sur ce bout de texte

Message posté… : 06 févr. 2015 15:31
par Zihann
Oui Sel Hermine, je comprends ce que tu veux dire et c'est vrai que c'est un aspect que j'apprécie également dans une description d'un trajet.
Mais pas mis à plat. Je ne sais pas si je m'exprime bien. Comment dire ?

Soit on va à l'essentiel, comme proposé dans mon exemple, soit on développe pour rendre les choses intéressantes, plus vivantes.

En général, j'aime bien profiter des trajets en voiture pour laisser vagabonder les pensées du personnage. Donc, ici, on pourrait dire :

Il avait longuement réfléchi aux possibilités qui s'offraient à lui. Il ne pouvait plus, il ne voulait plus faire marche arrière. Il irait au bout de ses objectifs. Et pour cela, il avait besoin d'un peu de matériel. Il alluma la radio et se mit à chanter à tue-tête le vieux tube des Rolling Stone qui passait sur cette station locale. Chanter lui fit du bien, il arrêta enfin de penser à tout ce qui pouvait mal tourner. Ce n'était pas le moment de flancher. Il prit la N7 déserte et passa devant une vieille station abandonnée. La plupart d'entre elles avaient été transformées en cliniques vétérinaires ou en boulangeries, mais pas celle-là, pas encore. L'ouverture de la nouvelle autoroute avait causé beaucoup de tort à l'économie locale. La radio diffusa quelques infos et il vérifia l'heure. Il ne voulait pas arriver après la fermeture, ce serait trop bête d'avoir fait toute cette route pour rien. Il se remit à chanter et laissa peser son pied sur l'accélérateur. La voiture obéit en protestant bruyamment, il s'était vraiment fait avoir en achetant cette caisse à roulettes !


Voilà, Tim, ce n'est qu'une suggestion, bien sûr. C'est toi le maître de ton texte.