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Où commence le style ?

Message posté… : 24 mars 2014 21:01
par Miss Prune
Coucou,

En lisant les commentaires sur ce que j'écris, je me rends compte qu'on me suggère régulièrement de reformuler certaines phrases.
Certaines fois en effet, j'approuve à 200%. D'autres fois, j'aime mieux les mots tels que je les ai écrits.
Je me demandais donc, en quelque sorte, ce qui départage le style, de la faute de goût et du mauvais français ?

Merci par avance :)

Re: Où commence le style ?

Message posté… : 24 mars 2014 21:19
par Chamunda
Hey!

Je pense que l'on forge son style petit à petit, grâce aux commentaires des autres, que l'on trouve pertinents ou non. Quand tu te dit "C'est ça! C'est comme ça que je voulais le dire!" Alors tu as trouvé la formulation qui correspond à ton style.

Mais ce n'est que mon avis ;)

Re: Où commence le style ?

Message posté… : 24 mars 2014 21:57
par Mario
Le style vient de la façon naturelle de penser, ordonnée en phrases construites. On part donc de sa pensée naturelle, qui elle part dans tous les sens, et on l'oriente dans une direction choisie : une façon de penser et donc de mettre ses pensées en phrases, suivant les règles de la grammaire, de la syntaxe et de la ponctuation.
Tu peux très bien choisir une façon de penser populaire et un style en rapport, suivant le sens de l'histoire qui correspond à la personnalité des personnages et du protagoniste, comme dans certains polars qui utilisent l'argot.
Ou alors prendre un style plus littéraire et travaillé, qui donnera un autre ton et une autre ambiance à ton roman.
Tu définis ton style au départ, ce qui permettra ensuite de bien écrire les scènes, car tu sauras de quelle façon les penser.

Re: Où commence le style ?

Message posté… : 25 mars 2014 19:04
par maivlys
Mon auteur préféré, Pierre Bottero, faisait souvent des phrases sans verbes, parfois quelques mots suivis d'un point. Pour mes anciens profs de français, calamité, damnation! Alors qu'en fait c'était son propre style et il a vendu énormément de livres.
Tant que tes phrases te conviennent, ont un sens et transportent l'imagination. Je pense que quand il y a un problème, ce n'est pas forcément un problème de style (sauf si c'est lourd ou s'il y a des problèmes spécifiques) Je pense que c'est justement ton style qui fera le charme de tes écrits. Je me trompe peut être, après c'est un simple avis.

Re: Où commence le style ?

Message posté… : 17 avr. 2014 11:40
par plumedargent
Le style ? —S.T.Y.L.E. Mais où commence-t-il donc ? Ce style, traqué, observé, tapi dans les bas-fonds de l’imagination, et qui comme l’inconscient ne laisse entrevoir qu’un voile opaque sur les écrits. C’est qu’il aime l’anonymat, le style. Il rôde, se moque de tout, et parfois il se laisse attraper. Parfois, parce qu’il court vite. Si vite qu’il ne laisse que d’infime traces çà et là, au milieu des mots. Il murmure et lorsqu’il lui prend l’envie il se pointe là, comme ça. De toute façon, le sans style n’existe pas parce que c’est encore un Style. Un style. S.T.Y.L.E = où comment tenter de définir l’indéfinissable qui se cache dans l’encre.

Re: Où commence le style ?

Message posté… : 28 août 2015 15:45
par ReineDeFeu
Le style commence au premier jet, et plus tu retravailles ton texte, plus tu "dénatures" ton style. Ca correspond avec l'idée que "plus on est talentueux, moins on a besoin de (re)travailler pour produire un beau résultat".
Disons que le style, c'est les beaux défauts de ton écriture. C'est comme un accent: on peut trouver ça sexy, mais ça n'empêche pas qu'au-départ il s'agit d'un défaut de prononciation.
À l'école, mes professeurs prétendaient que pour avoir un bon style il fallait écrire comme Rousseau ou Céline. Mais tout ça ne sert qu'à écrire avec le style de Rousseau ou Céline, non?

Re: Où commence le style ?

Message posté… : 29 août 2015 10:08
par Aurore
D'autres fois, j'aime mieux les mots tels que je les ai écrits.
Je viens ajouter mon grain de sel. Il y a de nombreux écrivains et dramaturges qui avouent choisir un mot plutôt qu'un autre suivant leur sonorité ou ce qu'il renvoie, ce qui est très utile pour certaines figures de styles. Donc si les commentaires aident, les personnes qui te lisent ne sont pas dans ta tête pour savoir si tu as une bonne raison ou non de mettre tel mot à tel endroit. Donc à toi de voir. ;)

Re: Où commence le style ?

Message posté… : 26 sept. 2015 14:01
par MrFlo
Je pense que le style est la direction que tu donnes à ton écriture, c'est ce qui va sous-tendre une idée, donner une ambiance au-delà des mots, au-delà de ce qui est exprimé. Pour moi le style représente l'ame que met l'écrivain dans son écrit, ça ne doit pas (trop) etre une fin en soi. Partant de là, tout est permis, après ça plait ou pas ...
Je pense souvent à Houellebecq, qui est un auteur que je déteste et qui, apparemment, utilise un "non style", ou encore appelé "style plat". Par exemple : "il pleut ; je bande" (authentique). Personnellement je trouve que ça peut autant démontrer la non-existence de ses personnages, le fait qu'ils sont vides, creux (en eux-memes hein, je veux dire que c'est leur personnalité telle que l'a voulue l'auteur), que la faute de gout voire le style pour le style.

Re: Où commence le style ?

Message posté… : 16 avr. 2016 12:35
par Simon
Salut ! :)

Première remarque : J'ai eu un devoir il y a quelque temps sur le style à partir d'une définition assez provocante de Jean Cocteau :
« Qu’est-ce que le style ? Pour bien des gens, une façon compliquée de dire des choses très simples. D’après nous : une façon très simple de dire des choses compliquées. »
Je vous laisse méditer :biggrin: Bon, pour moi, ça rappelle de mauvais souvenirs mais c'est pas le sujet :P
Si on y réfléchit, le style est en fait l'une des thématiques les plus compliquées de la critique littéraire et je serais tenté de dire comme plumedargent qu'en vérité on ne sait pas trop ce que c'est :lol: ( d'où ma difficulté à disserter sur un sujet que je considère extérieur à la critique littéraire : laissez le style tranquille ! )
Mais il me semble qu'en prenant en compte les points de vue et les différentes perspectives sur la question en peut se faire sa propre idée de ce qu'esr cette mystérieuse chose.
Je me demandais donc, en quelque sorte, ce qui départage le style, de la faute de goût et du mauvais français ?
Faute de goût --> jugement subjectif du lecteur ou du critique. On peut dire d'un style qu'il est mauvais. On rejette donc la façon qu'a l'auteur de s'exprimer, de mettre en mots ce qu'il pense selon des critères esthétiques personnels.
Le mauvais français, lui, c'est le mauvais usage de la langue française dont des règles ont été définies au cours des siècles. Certes, on peut remettre en question certaines d'entre elles. Mais ne pas oublier qu'une langue sans grammaire, conjugaison, et toutes ces règles qui paraissent inutiles, eh bien... ce n'est rien. :biggrin:
Je pense que le style est la direction que tu donnes à ton écriture, c'est ce qui va sous-tendre une idée, donner une ambiance au-delà des mots, au-delà de ce qui est exprimé. Pour moi le style représente l’âme que met l'écrivain dans son écrit, ça ne doit pas (trop) être une fin en soi. Partant de là, tout est permis, après ça plait ou pas ...
Je suis plutôt d'accord avec toi, même si ça reste très vague : qu'est-ce que l'âme ? :P Ta remarque, MrFlo, m'a fait penser aux travaux de Herder sur la relation entre le Volk, dont l'âme s'exprime dans sa langue ( en l'occurrence, l'allemand, confronté au français, langue des élites et de l'universalisme des Lumières ), et cette âme représentant la nation allemande. Voilà, c'est comme si en littérature on retrouvait à l'échelle de l'auteur cette théorie ^^
Et puis on peut choisir d'écrire pour le style, non ? Certes, ça paraît très spécial, "intellectuel :nerd: ", mais ça reste une possibilité, dans laquelle tu porteras toute ton attention dans le traitement de la langue, dans l'expression, dans le rapport qu'on a avec les mots. Et il y a moyen de se faire plaisir aussi je pense :)
Pour mes anciens profs de français, calamité, damnation! Alors qu'en fait c'était son propre style et il a vendu énormément de livres.
Oui, enfin est-ce que le succès de l'auteur est dû à son style ? Je veux dire : est-ce que c'est parce que tu as vendu beaucoup de livres que ton style est beau, maîtrisé, et que tu possèdes des qualités d'écriture ? :innocent:
Le style vient de la façon naturelle de penser, ordonnée en phrases construites. On part donc de sa pensée naturelle, qui elle part dans tous les sens, et on l'oriente dans une direction choisie : une façon de penser et donc de mettre ses pensées en phrases, suivant les règles de la grammaire, de la syntaxe et de la ponctuation.
Donc le style, c'est la canalisation de l'expression spontanée de notre pensée dans une forme écrite particulière. Ça relève donc d'un travail d'écriture, c'est artificiel, non ?
Mais du coup de ce que dit ReineDeFeu est problématique :
Le style commence au premier jet, et plus tu retravailles ton texte, plus tu "dénatures" ton style. Ça correspond à l'idée que "plus on est talentueux, moins on a besoin de (re)travailler pour produire un beau résultat".
Très contestable. Je t'invite à voir les brouillons de Flaubert ( consultables sur le net ) ou de Céline.
Flaubert ne cache pas qu'il "dénature", comme tu dis, volontairement son "style" naturel. Le "réaliste" qu'on connaît est donc une création. Flaubert bride complètement son penchant romantique pour inventer un autre style qui est complètement opposé.
Pour Céline, tu as l'impression que c'est une transposition d'une langue orale sur un support écrit alors qu'en fait, c'est une énorme tricherie :lol: : il a passé des heures à sélectionner les mots de l'argot, de la langue populaire et à recréer un langage. Et tu te rends compte que lire à voix haute du Céline, c'est aussi difficile voire davantage que lire n'importe quel autre auteur.
Même en poésie, le premier jet est rarement le dernier. Tu l'as compris, je suis plutôt du côté du style comme travail d'écriture, et non comme expression spontanée d'un génie. :biggrin:

Re: Où commence le style ?

Message posté… : 16 avr. 2016 15:11
par Hearth
maivlys a écrit :Mon auteur préféré, Pierre Bottero, faisait souvent des phrases sans verbes, parfois quelques mots suivis d'un point. Pour mes anciens profs de français, calamité, damnation! Alors qu'en fait c'était son propre style et il a vendu énormément de livres.
Tant que tes phrases te conviennent, ont un sens et transportent l'imagination. Je pense que quand il y a un problème, ce n'est pas forcément un problème de style (sauf si c'est lourd ou s'il y a des problèmes spécifiques) Je pense que c'est justement ton style qui fera le charme de tes écrits. Je me trompe peut être, après c'est un simple avis.
Je me rapproche beaucoup de maivlys dans cette réflexion. Chacun possède son propre style et lorsque tu compares les commentaires/idées/propositions des autres aux tiennes. Il n'est pas anormal d'en rejeter certaines comme d'en accepter d'autres ;)